Silence à part mon cœur

[À lire en écoutant les battements de ton cœur, merci à lui]

Bonjour,

Alors voilà,

C’est comme un détachement. Pas vraiment des gens, mais de ce que pensent les gens. Comme une distance, un détournement de regard, un désintérêt. Ce n’est plus si important. Même, ce n’est plus important du tout. Ça flotte en l’air, les jugements lancés ou imaginés, ça flotte et moi je regarde ailleurs. Ça ne colle plus à ma peau, ça ne transit plus mon cœur de stress et de doute. Ça divague dans l’air et je tourne le dos.

C’est comme un redressement. Une corde s’est tendue entre le centre de la terre et le vaste de l’univers. Elle me traverse et me grandit. Parfois je courbe, mais l’axe perdure. De haut en bas, de bas en haut. De moi à moi. Le vent souffle souvent dans ma voile, je vacille mais l’ancrage maintient. Va-et-vient vivants et apaisés entre mes émotions, mes élans, mes croyances, mes désirs et dehors tout entier. Mélangés mon cœur mon âme mon corps. Indissociables et alliés. Alignés.

C’est comme un gonflement. Un assemblage intime et solide entre les pièces de mon être crochetées. Ça fait comme une boule de confiance, qui roule vers l’avant, les peurs restantes sous le bras et le sourire intrépide aux lèvres. Une boule dense et ravie en-dedans. Pleine de ressources, d’enthousiasme et d’utopies. Pleine. Complète. Une boule vibrante les yeux excités fouillant le dehors. Nourrie des rencontres qui viennent fusionner mon imaginaire et certifier mes rêves. Une vie est possible.

Un poids s’en envolé. Celui qui pèse lourd et scrute perché sur l’épaule. Qui commente chaque fait et geste et désapprouve de sa voix cinglante chaque choix. Qui picore le crâne de pensées enfonçant des corps entiers au fond des lits et des trous noirs. Paralysant des danses endiablées et enchaînant les cœurs à des boulets lancés au fond des mers. Le poids est parti. Pas tout seul pas magiquement. Le goût de légèreté ensuite est magique, lui.

Envolé loin ou en suspens pour mieux revenir, je ne sais pas.

Il n’y a plus d’ombre sur moi. Celle d’un père, d’un propriétaire, d’un maire ou de n’importe quel·le censeureuse ou décisionnaire autoritaire les mains pleines de pouvoir et de couperets qu’iel peut abaisser du haut de sa pyramide plus ou moins haute, plus ou moins prestigieuse. Iels sont toujours au sommet mais leur écume obscure ne déteint plus sur moi, ne tache plus mon allant éclatant ni ne limite mon existence.

Libre.

Alexe