[À lire en écoutant Brûler le feu de Juliette Armanet] Bonjour, C’est une lettre que j’ai écrite début janvier. Il y a un moment, donc. Et puis tout s’est enchaîné. Aujourd’hui, je prends enfin un moment pour la relire, la mettre en forme, la rendre jolie. Et vous l’envoyer. Pour écrire cette première lettre, je profite d’une journée radieuse, en cette fin de semaine ensoleillée. Enfin ! Quel bien fou que d’être baignée de soleil tant de jours de suite. Que de savoir le matin, avant d’ouvrir les volets, qu’il fera beau. Sourire en-dedans. Sourire en-dehors. C’est dans cette énergie, confiante et lumineuse, que je vous souhaite une merveilleuse année. Puissiez-vous être enveloppé·e de la douceur, de la force et de la joie vous permettant de traverser les événements les plus douloureux et cultiver soigneusement votre épanouissement ! En décembre, souvent, on fait des bilans. En janvier, on fait des vœux. Et l’hiver, on revient beaucoup à l’intérieur, chez soi et en soi. On peut faire toutes ces choses mais on n’est obligé·e de rien. Rappelons-le bien : on n’est obligé·e de rien. Si j’essaie de mettre des mots, pour moi avant et 2020 inclue, c’est le temps d’incorporer et d’intégrer. Grappillant partout, et de manière le plus souvent non consciente, des idées, des visions, des sensations. Traversant des expériences me permettant de me rencontrer et d’identifier ce qui me nourrit, ce dont j’ai besoin pour être bien, en équilibre, et grandir. Et lorsque je suis heurtée – par une scène violente, une remarque cinglante, une attitude désespérante – j’ingère et je me tais. C’est désagréable, parfois dur, ça fait gloups et ça a souvent du mal à passer. Mais je n’ai ni les moyens, ni la confiance pour dire mon désaccord, mon malaise ou mon désarroi. Alors je garde en moi. C’est le temps de l’ingestion silencieuse. Et puis 2021 et sa montée d’énergie. Ce trop-plein, ce débordement, ce stop, basta ! Je sens que ça se rassemble à l’intérieur de moi, ça se densifie et ça se redresse. Je sens que ça se consolide et cela me permet d’être dans une écoute très claire de ce qu’il se passe en moi, physiquement et émotionnellement. Dès lors, quand je suis heurtée, j’ingère toujours bien sûr, j’accuse le coup. Mais souvent ensuite, je sors de moi l’indignation, je l’expulse. Je ne me tais plus. Mâchés ou non, les mots sortent. Mêlés d’émotions, de regards qui foudroient ou de larmes douces ou amères. C’est une espèce de mouvement qui jaillit de moi, qui s’exprime. Une sorte d’action en retour. Une réaction. Dorénavant, place à la puissance, à l’impact, aux conséquences et à la force. 2022, je le sens, sonne le point de départ d’actions d’un nouveau genre, non plus en réponse à ce qui m’entoure, mais qui émanent de moi. Des proactions. Issues de mes idées, de mon imagination, de ma créativité, de mes tripes, ma colère, mes rêves et mes espoirs. Le terreau est fertile : ça fait bien longtemps que ça bouge en moi, que ça se mélange, que ça se découvre et se recouvre, que ça se plante, que ça germe. Aujourd’hui ça pousse, ça sort de terre et ça fleurit. Ça grandit, ça s’élève, ça s’épanouit. Et avec tout cela, l’envie d’alimenter Le Bruit du Ciel. Alors… à bientôt ! Alexe |